Chère Annie Ernaux,
Merci de votre gentille lettre. Il est normal d’être incompris quand on écrit un livre volontairement un peu ambigu. J’espère que cela ne vous découragera pas car vous avez quelque chose à dire et beaucoup de talent – je parle beaucoup de votre roman.
En toute sympathie.
S de Beauvoir
[Lettre envoyée à l’occasion de la parution des Armoires vides en 1974]
Chère Madame,
Je vous remercie de m’avoir envoyé votre roman que j’ai lu avec grand plaisir. Oui, vous avez bien rendu ce que vous vouliez rendre, ce poids obscur qu’on porte en soi quand on ne sait pas encore se parler.
Peut-être je préfère tout de même votre premier roman : mais peut-être est-ce parce que c’était le premier et que je vous y ai découverte. En tout cas celui-ci aussi est une réussite.
En toute sympathie.
S de Beauvoir
[Lettre envoyée à l’occasion de la parution de Ce qu’ils disent ou rien en 1977]
La transcription de ces lettres a d’abord paru dans la revue Tra-jectoires 3. Merci à Annie Ernaux et à Sylvie Le Bon de Beauvoir pour leur permission de les reproduire ici.